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DUNES
DUNES
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Confession d'un bandit du désert Alors, voyons voir... Y'a des cailloux, du gravier, des brisures de rocher, du sable normal, du sable farine... Ça, c'est le plus doux de tous, c'est super fastoche de planter une tente-distille dedans. Ramsey n'arrêtait pas de se vanter que c'était dans le désert qu'il dormait le mieux, loin des autorités, et qu'il était capable de trouver le sable farine le plus doux à des kilomètres à la ronde. « C'est comme ça que les Fremens dormaient, » qu'il disait. Et le lendemain matin, il se réveillait frais comme un gardon. Mais pas moi, oh que non. Je préfère dormir sur un bon sol rocheux, ça oui ! Évidemment, mon dos me dit pas merci, mais en attendant, je suis toujours là. Et j'ai le sommeil super léger, ça aide ! Ramsey ? On lui a tranché la gorge dans son sommeil. Mais je suis sûr qu'il dormait sur ses deux oreilles, cette nuit-là... Rapport de marchand J'ai bien peur que la majorité de la cargaison ne soit perdue. Même moi, je m'en suis tiré de justesse. Les bandits nous ont pourchassés, alors, le convoi a filé tout droit vers Arrakis. Mais sans nous en rendre compte, nous avons roulé sur du sable-tambour. C'est un phénomène des plus curieux, créé par une confluence de divers facteurs (les grains de sable doivent être uniformes, bien compacts, et ainsi de suite). L'effet est vraiment surprenant. Le moindre pas produit en effet une musique ressemblant à un tambour d'un autre monde. Alors, un convoi entier, vous imaginez. Les vers n'ont pas tardé à rappliquer. Nous n'avons été que quelques-uns à parvenir à trouver refuge dans un amas de rochers. Tous les autres ont été avalés, de même que les bandits et nos marchandises. Propos d'homme des dunes ivre Tout le monde parle toujours des vers, comme quoi faut toujours ouvrir l'œil et tendre l'oreille. Mais c'est pas le seul danger du désert. Y'a pas que ça qui cherche à vous bouffer ! Même le sol cherche à vous boulotter ! Pendant que vous regardez partout si y'a pas un ver dans le coin, vous risquez de tomber dans des sables mouvants ou dans une crevasse de poussière ! Et si vous savez pas reconnaître les signes, c'est pas le fait de marcher sans rythme qui vous sauvera, parce que le sable et la poussière se comportent pas sur Arrakis comme sur les autres planètes. Les bonnes manières, ils connaissent pas, chez nous. Ha, ha, ha ! Offrez-moi un autre verre, et peut-être que je vous dirai comment vous en sortir... Journal d'Ariste Atréides L'une des choses les plus difficiles à comprendre quand on cherche à se déplacer à la surface d'Arrakis, c'est le sable, qui bouge tout le temps. Les tempêtes peuvent changer la topographie de la planète et faire totalement disparaître certains lieux sous le sable, à tel point qu'il est possible de se réveiller et de ne plus rien reconnaître autour de soi. Pourtant, les Fremens ne semblaient pas éprouver la moindre difficulté à se repérer dans le désert, en dépit de la nature changeante et capricieuse de ce dernier. Pour eux, c'était comme le visage de quelqu'un que l'on connaît. « Même quand ta mère fronce les sourcils, c'est toujours elle, » avaient-ils ainsi l'habitude de répéter. Ils connaissaient par cœur le visage des dunes, même lorsque celles-ci venaient à changer d'expression. |
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